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Landes L’éclosion d’une filière chanvre

À Rion-des-Landes, Frédéric Labatut s’est lancé dans la culture de graines de chanvre pour la SAS Les chanvres de l’Atlantique.

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Sur son exploitation de 70 ha, Frédéric Labatut cultive du chanvre depuis deux ans. Il a semé 7 ha en 2017 et 10 ha cette année. Très intéressé pour diversifier son assolement et rompre le cycle des adventices dans son mode de production biologique, l’agriculteur de Rion-des-Landes s’est lancé dans l’aventure après sa rencontre avec Vincent Lartisien, fondateur de la SAS Les chanvres de l’Atlantique, à Soorts-Hossegor. Cette société vend déjà des graines et de l’huile de chanvre pour l’alimentation humaine et crée des tee-shirts avec du textile importé. Et elle cherche aujourd’hui des agriculteurs pour produire du chanvre dans le Sud-Ouest.

45 producteurs

Pour l’instant, Frédéric ne valorise que les graines de chanvre (appelées chènevis) destinées à l’alimentation humaine, un créneau en plein essor. Il utilise des variétés de petite taille (1), récoltables avec une moissonneuse-batteuse classique. En 2017, il a eu un rendement moyen de 900 kg/ha et il espère progresser cette année. Le séchage et le tri se font via sa Cuma qui possède un hangar de stockage à plat de céréales, avec un système de ventilation par gaines. Amené à 7 % d’humidité, le chènevis est racheté par la SAS, autour de 2 000 €/tonne.

En trois ans, Vincent Lartisien a développé un réseau de 45 agriculteurs, soit un potentiel de culture de 300 ha sur les départements des Landes, Pyrénées-Atlantiques, Lot-et-Garonne et Gers. Mais les rendements sont très hétérogènes et beaucoup de progrès reste à faire. À la suite des intempéries du printemps dernier, plus de 50 % des surfaces ont été perdues. La récolte plafonnera sans doute autour d’une centaine de tonnes. Mais le fondateur de la SAS a de grandes ambitions : bâtir une filière chanvre « 100 % made in Sud-Ouest » d’ici à dix ans, arriver à 1 000 ha et exploiter graines et fibres jusqu’au textile. La construction d’une usine de défibrage est prévue dans deux ans.

(1) La variété dioïque Finola de 1,80 m de haut maximum avec un potentiel de rendement de 2 t/ha, ainsi que la variété monoïque Uso de 2 m de haut.

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